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Le sens de la famille

Le sens de la famille
Le sens de la famille

Le sens de la famille                  Tout peut être jouet

 

D’abord, il pleut des enfants : les familles ont entre 3 et 14 enfants ! Mais la moyenne est de 10. Ce que l’on trouve très normal ! Pour les congolais, ce n’est pas un problème car ils comptent sur ces enfants grands pour les aider dans leur grand âge.

 

Des petits, on en voit partout : dans le dos de leur maman, dans les bras des soeurs, même très petites, dans les rues, dans les cases. Les enfants courent pour nous saluer, nous les blanches (il n’y en que très peu à Mbandaka1) en criant «Mundele , Mundele», ce qui signifie « blancs ».

Quelques enfants parmi les 600 du village

Quelques enfants parmi les 600 du village

 

 

 

 

Ils sont tout sourires jusqu’à l’adolescence , puis leurs visages se ferment. Les hommes

On apprend tôt le métier de maman

On apprend tôt le métier de maman

sont sérieux et les femmes ont l’air triste.

 

 

 

 

 

 

Les femmes sont épuisées et vieillies avant l’âge. Tandis que les hommes ont une hutte qui leur destinée pour se reposer durant le jour de la très grande chaleur ! ce sont encore elles qui vont chercher le bois dans la forêt pour cuisiner. Ce sont les femmes congolaises qui soutiennent le pays, me disait un ami congolais. Sans elles, le Congo s’écroulerait.

Maternités trop nombreuses

Maternités trop nombreuses

 

La famille, ce n’est pas seulement père, mère et enfants mais c’est aussi le neveu orphelin, l’étranger qui a des problèmes. Cet accueil qui leur semble tout-à-fait normal, comme inscrit dans leurs gênes, manque aux congolais émigrés en Europe. Ils se sentent libérés de la faim mais ne se sentent pas heureux, paraît-il. Un ami a donné tout son temps pour nous faire visiter et nous accompagner selon nos désirs car l’étranger, l’invité est la personne la plus importante tant qu’elle est présente.

 

D’ailleurs , on ne dit jamais Madame Unetelle ou Monsieur X. Mais tout naturellement « Papa Jean «  ou « Maman Joséphine ».

 

Qu’on soit soeur, frère, tante, oncle ou cousin, on entre à toute heure dans la maison pour dire bonjour et on s’installe pour parler… Nous avons été très étonnés de voir débarquer, sans prévenir, dans la maison que nous occupions, le frère, la soeur, l’ami, le travailleur.

La barza, ce nom bizarre hérité du portugais, est une terrasse couverte, comme une avancée de la maison. Elle permet une activité absolument importante là-bas: la palabre. Ainsi plein de gens sont venus nous voir pour discuter, nous raconter ce qu’ils faisaient ou nous demander conseil.

 

Lorsqu’un ancien est malade, on l’entoure constamment de soins et d’affection (toutes les autres occupations cessantes) jusqu’à son décès.

 

Il est très difficile de faire comprendre aux Africains qu’il est bon de s’éloigner de certains malades contagieux pour éviter la contamination avec le reste de la famille. C’est ce qui favorise la propagation d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

 

Bernard UGEUX, anthropologue et missionnaire, explique : « En Afrique, exister, c’est d’abord être avec. Ce qui renforce la santé d’une personne dans l’épreuve, ce sont les bonnes relations. »

 

Et lorsque quelqu’un meurt, on fait la fête et joue de la musique jour et nuit… pour consoler les endeuillés !

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1Sur une population de 65.000 habitants, il y n’y a qu’une douzaine d’Européens.

S’excuser ?!?!

S’excuser ?!?!

S’EXCUSER.

S’excuser a mauvaise réputation . On croit que s’excuser, c’est s’abaisser. Je pense que c’est exactement le contraire: il es honorable de s’excuser.

Que ce soit en famille, avec des enfants ou avec des adultes, c’est un geste de réconciliation, une parole qui réamorce le dialogue, remet en route la relation, provoque la paix.

Des parents s’interrogent si, ce faisant, ils ne vont pas perdre de leur autorité. Je ne le pense pas. Si des enfants entendent un papa ou une maman s’excuser , ils se rendent compte que les parents ne sont pas parfaits, qu’on peut donc devenir adulte sans être parfaits. Du coup, ils oseront aussi s’excuser ou avouer leurs fautes.

Dans un petit immeuble, une dame vient se plaindre qu’on a craché sur elle! La maman de 2 enfants qui habitent au 2e étage raconte cela à ses enfants. Alors le gamin de 10 ans annonce: « Ben, c’est moi. C’est si amusant de voir quand cela arrive en bas! »

Un jour, je demande à mes enfants quelles sont les phrases les plus importantes que nous avions prononcées dans leur enfance. Notre plus jeune fils raconte ce qui l’a le plus frappé. Nous mangions dans le jardin un jour de beau temps et je demande à mon mari de bien vouloir aller chercher le dessert. Il revient : « J’ai oublié ce que tu m’as demandé d’apporter! » Ainsi son papa n’était pas l’homme parfait et il assumait!…

Avec les enfants plus petits, c’est un peu compliqué de s’excuser car ils risquent de ne pas comprendre. Mais un geste peut les remplacer.

Ce qu’il faut pour s’excuser:

– de la lucidité pour prendre conscience que j’ai  blessé quelqu’un

– de l’humilité pour accepter que j’ai fait une bêtise

– du courage : comment serai-je reçu? comment va-t-on me considérer?

Je crois que c’est aussi très libérant pour la personne qui s’est énervée de s’excuser. Je vous confie que mes relations ont évolué positivement depuis que j’ose reconnaître mes erreurs.

Il peut être très utile d’accompagner ces excuses d’un message-JE expliquant pourquoi on a explosé: le dégât ou le sentiment négatif que l’autre a provoqué. Ainsi les choses s’éclaircissent et l’autre peut mieux comprendre l’effet de ses actes. C’est une prévention qui permet que les mêmes difficultés ne se reproduisent plus.