Tag Archives: Eau

DE-BOIRES

DE-BOIRES

La montagne face au Mont Blanc, 1700 mètres d’altitude. Le soleil si généreux que la neige en disparaît…

L’eau s’est faite rare sans pluie, ni neige. Maintenant notre source est tarie comme celle du voisin. C’est ça aussi le réchauffement climatique.

Alors nous revenons 100 ans en arrière.

Faire fondre la neige prend du temps mais pas seulement: le volume diminue de 90%.

Heureusement, des voisins nous ont apporté des bidons de 20 et 50 litres.

Il en faut pour cuire les légumes; l’eau est ensuite récupérée pour donner à boire au chien.

DE-BOIRE

Et on peut pas boire uniquement du vin et de la bière.

Pour faire la vaisselle, il en faut pas mal si l’on veut que cela soit propre.

On oublie quand on veut simplement se laver les mains que le robinet ne donne plus rien!

Se laver, les dents, les mains, arroser les toilettes.

Les lessives, on peut oublier ou descendre 20 kms. pour trouver un salon-lavoir.

Nettoyer les sols, ce sera pour une autre fois ou pour l’an prochain . Si l’on renverse un peu de ces lourds bidons, c’est aussi utile.

Broc et aiguière ont retrouvé une nouvelle vie pour transporter d’un endroit à l’autre.

 

DE-BOIRE

Je me souviens d’un voyage en Arménie après le tremblement de terre qui avait laissé de nombreuses familles dans des doumiks (abris provisoires recouverts de tôle). En visitant un de ces familles nombreuses, je demande avec naïveté à la maman dans mon sabir arménien où elle a l’arrivée d’eau.  La voila qui sort en courant vers le champ proche pour m’amener un verre d’eau qu’elle avait puisé au tuyau qui passait à 50 mètres…

C’est aussi le sort de millions d’Africains.

« Vive l’eau qui rend propre et qui rend beau »

Vous qui avez l’eau en tournant un robinet, vous ne connaissez pas votre bonheur.

 

 

 

 

Un autre monde

Un autre monde
Un autre monde

P { margin-bottom: 0.21cm; }

Un autre monde.

 

Dans l’avion de Brussels Airlines, il n’y a qu’une vingtaine d’Européens parmi les 320 passagers de l’Airbus. Mais c’est à l’aéroport de Nd’jili , une fois sortis de la partie internationale, que l’aventure commence.

Les congolais, chargés d’énormes paquets, se bousculent pour être à nouveau enregistrés, puis contrôlés. Sur le tarmac, il y a encore plusieurs vérifications de la taxe d’aéroport, celle de la ville, du passeport. A l’intérieur de l’avion de CAA, pas de place numérotée et je tremble que ma guitare ne soit écrasée par les lourds bagages à main qui s’accumulent les uns sur les autres. Puis on appelle un grand nombre de passagers (pour une raison que nous ignorons) ; ce qui donne encore une bonne heure d’attente. Je sens que je vais devoir apprendre la patience !

 

A Mbandaka, c’est le soleil. Excellent accueil de Jean et de Soeur Geneviève. Un délicieux repas avec le poisson local, le Camba.

Nous découvrons « la parcelle » comme on dit là-bas ; c’est-à-dire la propriété. Dans le jardin avec des hibiscus rouges et jaunes, la petite maison de la soeur et la maison de Jean où nous avons chacune notre chambre fraîchement repeinte, lit avec moustiquaire, salle de bains avec eau courante et douche froide, salle de séjour avec canapés et grande table . S’y trouve aussi l’usine de purification de l’eau qui se vend bien, puis la petite maison de la Soeur.

 

Nous entendons le bruit lourd et continu d’un moteur : c’est le groupe électrogène qui nous accompagnera fidèlement durant tout notre séjour. Soudain à 9 heures, l’obscurité…le moteur est coupé pour la nuit. Dans ce coin de pays, ni l’eau, ni l’électricité ne vont de soi. Pour nous, Européens, l’électricité et l‘eau sont choses tellement habituelles que nous en oublions qu’elles ne jaillissent pas de la nature !

 

Les coqs chantent tôt dans ce pays, les congolais se lèvent de bonne heure, l’on entend du bruit dans la rue dès 5 heures du matin et l’on travaille dès 7 heures.

 

Mbandaka, une des premières villes fondées au Congo, par Mr Coquilhat en juin1883 sous le nom d’Equateurville, fut rebaptisée Coquilhatville

 sous la période coloniale, puis Mbandaka après l’indépendance. C’est une ville importante sur le fleuve Congo entre Kinshasa et Kisangani. Plus de 65.000 habitants mais moins de 5 kms de route asphaltée. Les rues sont recouvertes d’une poussière rouge, la latérite, su lesquelles roulent quelques 4×4 mais surtout des motos et des vélos.

 

 

Les rues de Mbandaka

Les rues de Mbandaka

Ni bus, ni poste, ni service de voirie. Les sacs plastique qui bordent toutes les rues sont les premières choses qui choquent l’Européen. Pour se déplacer, il y a les mots-taxis ou les vélos-taxis repérables grâce au petit tricot rouge posé sur le porte-bagages et qui est censé adoucir les chocs aux postérieurs…

 

La ville se trouve au bord du fleuve, ce géant magnifique qui, par endroits, ressemble à la mer. Nous avions très envie d’y naviguer. On nous proposa un voyage en pirogue. Non, « une pirogue pour verser dans le fleuve et être happé par les crocodiles » ? Ma peur relevait sans doute des lectures de Tintin ! Il n’y a plus de crocodiles mangés par les indigènes. Il n’y a plus non plus de faune sauvage car elle a servi de nourriture aux congolais armés de fusils.

 

Finalement, j’ai accepté car l’on partait dans un groupe de 6 et que la pirogue était longue de 15 mètres, équipée d’un moteur. Nous devions partir un matin à 9 heures mais l’on nous avisa qu’il y avait un petit ennui au moteur et qu’on nous annoncerait dès que ce serait réparé. C’est à 14 heures qu’on nous appela, qu’on installa les fauteuils plastique chinois (qu’on retrouve partout dans la région) afin que nous puissions nous asseoir confortablement.

IMG_3165

 

Départ ; après 5 minutes de navigation, panne et le marin de nous ramener au port à la pagaie !

Personne ne s’énerve , on est au Congo ! Des petites filles viennent danser devant nous et nous offrir de la chikwane, cette spécialité locale. Le moteur est réparé en une heure et nous voguons durant 3 heures. Longeons l’ancienne ONATRA, puis un joli village bâti sur pilotis appelé la Venise de Mbandaka, puis des plages de sable. Les jacinthes d’eau qui flottent et nous paraissent si jolies, sont dangereuses pour la navigation.

La Venise de Mbandaka

La Venise de Mbandaka

 

Le soleil se couche orange sur le fleuve. C’est un retour magnifique .

 

PLUS UNE GOUTTE D’EAU

PLUS UNE GOUTTE D’EAU
PLUS UNE GOUTTE D’EAU

Plus une goutte d’eau

 

Un beau mardi ensoleillé de mars, plus une goutte d’eau ne sortait du robinet.

Etonnement d’abord, puis recherche de la cause. L’électricité qui fait actionner la pompe, fonctionnait. Mais la source qui alimente notre chalet d’altitude était à sec…

 

Entourés de neige, nous nous sommes dits que nous en sortirions facilement.

Quantité de neige

Entourés de neige

 

 

 

 

Mais un seau de neige donne à peine un quart de son volume en eau .. pas très propre.

Heureusement quelques bouteilles d’eau minérale nous permettent de boire ; puis il y a la bière, le vin !

 

Mais cuisiner réclame beaucoup d’eau pour laver les légumes et les cuire. Faire la vaisselle dans un filet d’eau n’est pas très efficace. Quant à l’hygiène, il est même difficile de se laver les mains.

 

Bref, nous avons tenu deux jours et demi, puis nous sommes redescendus dans la vallée et la civilisation.

 

Ce fut une expérience qui nous a fait mieux comprendre les difficultés de millions de gens qui n’ont pas accès à l’eau !