Tag Archives: s’excuser

VIVE LA POLICE

VIVE LA POLICE

VIVE LA POLICE

R. et B . sont partis en train avec un groupe pour visiter une exposition à Louvain.Or, ce matin là, le mari souffrait d’hypertension. Voici ce que l’épouse me raconte.

Dans le musée, on leur distribue une étiquette leur signalant quel guide ils doivent suivre. Le couple possède l’étiquette du même groupe. A un moment donné, l’épouse R. remarque que son mari n’est plus dans le même groupe. Elle se dit qu’il a rejoint le groupe suivant.

Elle arrive au restaurant avec le premier groupe. B . ne se trouve pas dans le second groupe , ni dans le troisième. R. commence à s’inquiéter et retourne voir au musée si B  n’y a pas eu un malaise.

Les dames de l’entrée accueillent très gentiment mes quelques mots de flamand et continuent en français. Mais non, on visite toutes les salles du musée, y compris les toilettes sans résultat. Alors L . du musée me conseille d’aller avec elle à la police pour découvrir où le mari se trouve.

C’est une policière qui est à l’entrée et me demande davantage de renseignements.. elle parle assez bien le français et l’employée du musée complète en flamand. « Nous allons d’abord voir s’il n’est pas à l’hôpital », dit-elle. Aussi tôt dit, aussi fait. »Non, dit-elle, heureusement, personne de ce nom-là dans les 2 hôpitaux de la ville.  Alors, nous allons envoyer son signalement à tous nos policiers circulant en ville . Et si vous me donnez votre numéro de portable, on vous appellera dès qu’on le retrouve, » ajoute-t-elle.

Je rejoins alors le groupe pour faire la visite de la ville à quatorze heures avec la tête un peu ailleurs bien que la guide soit intéressante. A 16 heures, mon portable sonne : «  On a trouvé votre mari devant la gare. Où êtes-vous ? On vous le ramène ».

Nous sommes au Grand Béguinage quand la voiture de police le ramène, tout confus d’avoir dérangé tant de monde. Et « les policiers m’ont même amené au poste pour m’offrir une tasse de café » , dit l’heureux retrouvé !

Qu’on dise encore du mal de la police ! A Louvain, une vraie police de proximité, conclut B.

S’excuser ?

S’excuser ?
S’excuser ?

S’excuser, c’est très peu de chose et c’est beaucoup.

Dire « pardon » quand j’ai bousculé quelqu’un, même sans le vouloir ou fait tomber quelque chose par inadvertance.

On peut très bien faire semblant de n’avoir rien fait, rien vu.

S’excuser, c’est dire à l’autre : « Oui, j’ai vu que je t’ai gêné, embarrassé. Je le regrette. »

Désolée

Désolée

Alors, l’autre répondra sans doute : « Ce n’est rien ; ce n’est pas grave. »

Et la relation continuera sereinement.

Mais il y a des cas plus graves. J’ai fait du tort à quelqu’un intentionnellement ou sans le vouloir.

A la réflexion, je me rends compte des conséquences de mes actes ou de mes paroles. Gênée, je ne sais comment aborder la chose.

Si l’on élude le fait comme s’il n’avait jamais eu lieu, les relations vont se distendre et peut-être s’éteindre.

Le plus simple est d’aller vers l’autre en lui disant : « Excuse-moi, j’ai fait ou dit ceci ou cela et cela t’a fait mal. » L’autre peut expliquer la peine ressentie ou le dégât fait . Le dialogue peut alors reprendre comme auparavant.

Mais, me direz-vous, il y a la honte à avouer ses méfaits, petits ou grands. Mieux les taire, les cacher, les laisser oublier. Je n’ai aucune envie de parler de mes erreurs, de montrer mes faiblesses.

Et pourtant, il y aura un bénéfice pour les deux parties si je prends mon courage à deux mains et vais aborder l’autre.

Pour moi, il y aura une libération d’avoir reconnu mes faiblesses. Je pourrais continuer à vivre bien plus légère. Pour l’autre, il y aura ce sentiment d’être reconnu dans l’étendue des dégâts ou de ses tristesses.

S’excuser ?!?!

S’excuser ?!?!

S’EXCUSER.

S’excuser a mauvaise réputation . On croit que s’excuser, c’est s’abaisser. Je pense que c’est exactement le contraire: il es honorable de s’excuser.

Que ce soit en famille, avec des enfants ou avec des adultes, c’est un geste de réconciliation, une parole qui réamorce le dialogue, remet en route la relation, provoque la paix.

Des parents s’interrogent si, ce faisant, ils ne vont pas perdre de leur autorité. Je ne le pense pas. Si des enfants entendent un papa ou une maman s’excuser , ils se rendent compte que les parents ne sont pas parfaits, qu’on peut donc devenir adulte sans être parfaits. Du coup, ils oseront aussi s’excuser ou avouer leurs fautes.

Dans un petit immeuble, une dame vient se plaindre qu’on a craché sur elle! La maman de 2 enfants qui habitent au 2e étage raconte cela à ses enfants. Alors le gamin de 10 ans annonce: « Ben, c’est moi. C’est si amusant de voir quand cela arrive en bas! »

Un jour, je demande à mes enfants quelles sont les phrases les plus importantes que nous avions prononcées dans leur enfance. Notre plus jeune fils raconte ce qui l’a le plus frappé. Nous mangions dans le jardin un jour de beau temps et je demande à mon mari de bien vouloir aller chercher le dessert. Il revient : « J’ai oublié ce que tu m’as demandé d’apporter! » Ainsi son papa n’était pas l’homme parfait et il assumait!…

Avec les enfants plus petits, c’est un peu compliqué de s’excuser car ils risquent de ne pas comprendre. Mais un geste peut les remplacer.

Ce qu’il faut pour s’excuser:

– de la lucidité pour prendre conscience que j’ai  blessé quelqu’un

– de l’humilité pour accepter que j’ai fait une bêtise

– du courage : comment serai-je reçu? comment va-t-on me considérer?

Je crois que c’est aussi très libérant pour la personne qui s’est énervée de s’excuser. Je vous confie que mes relations ont évolué positivement depuis que j’ose reconnaître mes erreurs.

Il peut être très utile d’accompagner ces excuses d’un message-JE expliquant pourquoi on a explosé: le dégât ou le sentiment négatif que l’autre a provoqué. Ainsi les choses s’éclaircissent et l’autre peut mieux comprendre l’effet de ses actes. C’est une prévention qui permet que les mêmes difficultés ne se reproduisent plus.