Monthly Archives: août 2013

La révolution des piétons

La révolution des piétons

 

Je voudrais vous raconter mon cauchemar, non mon rêve.

 un cauchemar ou un r^ve

 

Des gens de tout âge et de toute taille marchant sur des voitures occupant tout l’espace, les piétinant, les écrasant à grand fracas, sans aucun respect mais avec une joie évidente. Les véhicules devenant trottoirs, l’espace enfin libéré pour la marche, la rencontre, la vie humaine.

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Contre ces monstres crachant des particules fine de dyoxine, prenant une place folle (surtout les oneman cars), gronde la révolte des piétons.

 

 

 

 

Dans nombre de villes ( dont la cité ardente), les voitures emplissent les rues, même éloignées du centre. Dans les rues à stationnement dit alternatif, les trottoirs sont occupés des deux côtés…Où peuvent passer les poussetttes, les piétons et encore moins les fauteuils roulants de personnes handicapées?

Sans parler de la pollution qu’entraîne cette circulation. L’air de Paris est bien en dessous des normes autorisées pour respirer sainement. A quand un système efficace de transport public permettant aux villes de respirer en laissant les voitures à l’extérieur?

 

Certaines cités ont trouvé des solutions. Pour entrer à l’intérieur de Londres avec son auto , il faut payer. A Rome, le Colisée se détériore à cause de la pollution . Le 3 août dernier, le maire Marino a interdit la circulation de tout véhicule à moteur (Vespas comprises) dans l’avenu des forums impériaux pour y organiser une immense fête : spectacles,concerts, films en attendant de rendre cette vie entièrement piétonne!

 

Alors, nous laisserons-nous longtemps asservir par ces machines d’acier, d’essence et de diesel ? Elles rendent indéniablement  service pour se déplacer mais il faut limiter leurs trajets, en finir avec leur arrogance  étalant le pouvoir et la richesse de leurs propriétaires. Sommes-nous devenus les esclaves de nos voitures?

 

Le piéton est libre de marcher, de s’arrêter  (sans gêner personne) où il veut devant une vitrine ou un joli parterre ou pour saluer quelqu’un. la ville redeviendrait conviviale , agréable à vivre, permettant les rencontres.  Le rêve quoi… pour retrouver une vie d’humain face à face.

 

 

 

 

 

 

Parler, c’est exister

Parler, c’est exister
Le bébé ouvre la bouche pour babiller

Le bébé ouvre la bouche pour babiller

C’est vers six mois qu’un bébé commence à babiller. Pour qu’un bébé puisse parler, il faut qu’on lui parle.

Au XIIIe siècle, Frédéric II de Sicile tenta une expérience pour découvrir quelle langue parleraient des nourrissons à qui on ne s’adresserait pas dans le langage local. Peut-être le latin ou le grec? Il ne le sut jamais car tous les petits , qui étaient pourtant bien soignés et nourris, moururent.

 

« Si on ne lui parle pas, dit le psycholinguiste Cabrejo Parra , il ne peut entrer dans la relation.  Quand le bébé fait baba, on lui répond baba et c’est important pour l’estime de soi. Il existe alors dans la relation. »

Vers 18 mois, un enfant commence à s’exprimer mais il ne fera des phrases à peu près complètes que vers 2 ans. Lorsqu’un traumatisme (accident, guerre, mort d’un parent) survient avant l’âge de la parole, c’est beaucoup plus difficile pour l’enfant de s’en sortir, de devenir résilient. Ce sont alors des « paroles gelées », dit Boris Cyrulnik. Se taire, c’est s’isoler, dit-il (1) .

Pouvoir se dire, pouvoir raconter, trouver une oreille qui écoute afin de se sentir exister en tant que personne.

Répondre dès qu'on est interpellé

Commencer à s’exprimer

 

Mais aussi parler pour faire exister l’autre. ainsi la magnifique histoire récente de ces trois femmes londoniennes qui se dressent face aux deux tueurs. Elles feront oeuvre de parole : en les interpellant, elles leur font quitter leurs instincts sauvages et les remettent dans leur état humain. Ces assassins ne sont plus des choses, des mécaniques; par la grâce de la parole, ils redeviennent des personnes.

Aller à la vidéo 5 : l’écoute.

(1) Boris Cyrulnik, Sauve-toi, la vie t’appelle, p.138