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Un autre monde

Un autre monde
Un autre monde

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Un autre monde.

 

Dans l’avion de Brussels Airlines, il n’y a qu’une vingtaine d’Européens parmi les 320 passagers de l’Airbus. Mais c’est à l’aéroport de Nd’jili , une fois sortis de la partie internationale, que l’aventure commence.

Les congolais, chargés d’énormes paquets, se bousculent pour être à nouveau enregistrés, puis contrôlés. Sur le tarmac, il y a encore plusieurs vérifications de la taxe d’aéroport, celle de la ville, du passeport. A l’intérieur de l’avion de CAA, pas de place numérotée et je tremble que ma guitare ne soit écrasée par les lourds bagages à main qui s’accumulent les uns sur les autres. Puis on appelle un grand nombre de passagers (pour une raison que nous ignorons) ; ce qui donne encore une bonne heure d’attente. Je sens que je vais devoir apprendre la patience !

 

A Mbandaka, c’est le soleil. Excellent accueil de Jean et de Soeur Geneviève. Un délicieux repas avec le poisson local, le Camba.

Nous découvrons « la parcelle » comme on dit là-bas ; c’est-à-dire la propriété. Dans le jardin avec des hibiscus rouges et jaunes, la petite maison de la soeur et la maison de Jean où nous avons chacune notre chambre fraîchement repeinte, lit avec moustiquaire, salle de bains avec eau courante et douche froide, salle de séjour avec canapés et grande table . S’y trouve aussi l’usine de purification de l’eau qui se vend bien, puis la petite maison de la Soeur.

 

Nous entendons le bruit lourd et continu d’un moteur : c’est le groupe électrogène qui nous accompagnera fidèlement durant tout notre séjour. Soudain à 9 heures, l’obscurité…le moteur est coupé pour la nuit. Dans ce coin de pays, ni l’eau, ni l’électricité ne vont de soi. Pour nous, Européens, l’électricité et l‘eau sont choses tellement habituelles que nous en oublions qu’elles ne jaillissent pas de la nature !

 

Les coqs chantent tôt dans ce pays, les congolais se lèvent de bonne heure, l’on entend du bruit dans la rue dès 5 heures du matin et l’on travaille dès 7 heures.

 

Mbandaka, une des premières villes fondées au Congo, par Mr Coquilhat en juin1883 sous le nom d’Equateurville, fut rebaptisée Coquilhatville

 sous la période coloniale, puis Mbandaka après l’indépendance. C’est une ville importante sur le fleuve Congo entre Kinshasa et Kisangani. Plus de 65.000 habitants mais moins de 5 kms de route asphaltée. Les rues sont recouvertes d’une poussière rouge, la latérite, su lesquelles roulent quelques 4×4 mais surtout des motos et des vélos.

 

 

Les rues de Mbandaka

Les rues de Mbandaka

Ni bus, ni poste, ni service de voirie. Les sacs plastique qui bordent toutes les rues sont les premières choses qui choquent l’Européen. Pour se déplacer, il y a les mots-taxis ou les vélos-taxis repérables grâce au petit tricot rouge posé sur le porte-bagages et qui est censé adoucir les chocs aux postérieurs…

 

La ville se trouve au bord du fleuve, ce géant magnifique qui, par endroits, ressemble à la mer. Nous avions très envie d’y naviguer. On nous proposa un voyage en pirogue. Non, « une pirogue pour verser dans le fleuve et être happé par les crocodiles » ? Ma peur relevait sans doute des lectures de Tintin ! Il n’y a plus de crocodiles mangés par les indigènes. Il n’y a plus non plus de faune sauvage car elle a servi de nourriture aux congolais armés de fusils.

 

Finalement, j’ai accepté car l’on partait dans un groupe de 6 et que la pirogue était longue de 15 mètres, équipée d’un moteur. Nous devions partir un matin à 9 heures mais l’on nous avisa qu’il y avait un petit ennui au moteur et qu’on nous annoncerait dès que ce serait réparé. C’est à 14 heures qu’on nous appela, qu’on installa les fauteuils plastique chinois (qu’on retrouve partout dans la région) afin que nous puissions nous asseoir confortablement.

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Départ ; après 5 minutes de navigation, panne et le marin de nous ramener au port à la pagaie !

Personne ne s’énerve , on est au Congo ! Des petites filles viennent danser devant nous et nous offrir de la chikwane, cette spécialité locale. Le moteur est réparé en une heure et nous voguons durant 3 heures. Longeons l’ancienne ONATRA, puis un joli village bâti sur pilotis appelé la Venise de Mbandaka, puis des plages de sable. Les jacinthes d’eau qui flottent et nous paraissent si jolies, sont dangereuses pour la navigation.

La Venise de Mbandaka

La Venise de Mbandaka

 

Le soleil se couche orange sur le fleuve. C’est un retour magnifique .

 

KIN

KIN
KIN

KIN.

 

 

Partant en voyage pour le Congo, j’ai voulu m’arrêter à Kinshasa pour connaître la capitale de cet immense pays. En quittant l’aéroport, nous sommes pris dans un énorme embouteillage. Les voitures roulent sur 2 voies. Les autos, minibus, cars sont surchargés de grappes humaines accrochées à l’extérieur des véhicules. Sur les côtés, des centaines de congolais marchent bien, ayant l’air bien moins inquiets pour leur survie que nous le sommes…

 

Les feux rouges sont actionnés par des panneaux solaires. Le soir et en cette saison sèche, peu de soleil, donc peu de signalisations fonctionnent !

 

Limete où nous logeons ne ressemble pas à Uccle, ni à Vincennes. Dès que l’on quitte les grands boulevards comme l’avenue du 30 juin, ce sont des rues pleines de trous. Dans la maison où nous dormons, il y a l’électricité mais pas d’eau courante : un tonneau avec un quart et pas de bouchon !

La vie à Kinshasa
UNE RUE DE LIMETE

Le lendemain matin, 2 charmantes dames belges viennent nous chercher en voiture pour nous faire visiter

la ville. La première chose qu’elles nous montrent , c’est le choc : l’orphelinat qui recueille les enfants abandonnés dans les rues et amenés même par les administrations communales ..

Dans une ruelle boueuse où ne peut pénétrer notre 4×4 , une habitation autour d’une petite cour : 2 douches, des dortoirs avec lits superposés entourés de moustiquaires. Des gouttières en voie de réparation car il pleut dans la maison.

 

Soixante enfants (entre 2 mois et 13 ans) se lancent sur nous, s’accrochent à nos jambes, sautent dans nos bras tant ils ont besoin d’affection. Une dizaine d’entre eux sont adoptés mais le gouvernement ne les laisse pas sortir actuellement ! C’est une jeune femme congolaise, Félicité, avocate de son métier, qui gère cet orphelinat avec l’aide de 2 ou 3 personnes.

Les enfants de l'orphelinat

Les enfants recueillis semblent bien joyeux

 

 

Nous voulions voir le musée des Beaux-Arts qui est fermé depuis belle lurette… mais un magasin proche vend des oeuvres locales de qualité variable … et des potiches chinoises.

A côté, une superbe maison coloniale … vide dont le jardin est très bien entretenu et surveillé par une sentinelle. Elle est occupée de temps à autre par un industriel européen s’occupant du chantier naval.

De la colline de Ngaliema, belle vue sur le fleuve Congo dont la largeur nous sidère. De l’autre côté, on distingue très bien la silhouette de Brazzaville.

 

Au Nord de la ville, Gombe, un tout autre quartier, celui des ambassades et des beaux hôtels. L’hôtel Memling, un immense immeuble, a tous les attraits d’un 5 étoiles.

Nous terminons par une promenade paisible le long du fleuve à côté des ambassades, par un beau coucher de soleil orange.

Quel contraste avec l’autre partie de la ville. Il y a vraiment 2 Kinshasa : celui des rues boueuses et des multitudes d’enfants et celui des résidences luxueuses, des hôtels splendides où se croisent ministres congolais et européens, des greens de golf où se déroulent des championnats internationaux comme l’Open…

 

 

 

 

 

 

 

La vie à Kinshasa

UNE RUE DE LIMETE

Le parent médiateur

Le parent médiateur

Le conflit fait partie de la vie.Disputes

Chacun de son côté

 

 

Donc tout-à-fait normal: les parents n’ont pas à s’inquiéter des disputes de leurs enfants.Bien sûr, elles ne sont pas agréables, ni faciles à supporter. « L’agressivité est une étape à traverser« , dit Anne Soupa.

En fait, les parents ont peur de la souffrance de leur enfant. Ils redoutent d’entendre pleurer.

La tentation de tout parent est de protéger le plus petit, le plus jeune, le plus faible. Qui est souvent très malin et sait qu’il peut compter sur ses parents ; donc, il crie avant même d’être attaqué au moment où il voit l’autre foncer sur lui.

Alors que faire? Etre des médiateurs et non des arbitres.

– Premier point: ne pas chercher le coupable mais réunir les enfants pour les faire se rencontrer. Ce qui veut dire que l’adulte a à réguler la parole entre les adversaires . Un objet quelconque (c’est encore mieux s’il est symbolique) est employé comme bâton de parole . L’enfant n’a le droit de s’exprimer que s’il a ce bâton en main que le parent donne à chacun alternativement.

– Deuxième point: Permettre au lésé d’exprimer son sentiment, écouter et entendre sa plainte. Ecouter les deux réactions , les reformuler pour voir si l’on a bien compris ; éventuellement les redire en d’autres termes pour que l’adversaire entende la plainte de la victime. Le fait d’avoir entendu dans sa souffrance allège déjà le conflit.

Que chaque enfant se sente important!

Enfants en discussion

Gérer eux-même leurs conflits

 

 

 

Petit à petit , les enfants intégreront cette manière de faire et géreront leurs conflits eux-même, sans avoir besoin de l’aide des parents.

 

 

 

 

 

 

 

 

S’excuser ?!?!

S’excuser ?!?!

S’EXCUSER.

S’excuser a mauvaise réputation . On croit que s’excuser, c’est s’abaisser. Je pense que c’est exactement le contraire: il es honorable de s’excuser.

Que ce soit en famille, avec des enfants ou avec des adultes, c’est un geste de réconciliation, une parole qui réamorce le dialogue, remet en route la relation, provoque la paix.

Des parents s’interrogent si, ce faisant, ils ne vont pas perdre de leur autorité. Je ne le pense pas. Si des enfants entendent un papa ou une maman s’excuser , ils se rendent compte que les parents ne sont pas parfaits, qu’on peut donc devenir adulte sans être parfaits. Du coup, ils oseront aussi s’excuser ou avouer leurs fautes.

Dans un petit immeuble, une dame vient se plaindre qu’on a craché sur elle! La maman de 2 enfants qui habitent au 2e étage raconte cela à ses enfants. Alors le gamin de 10 ans annonce: « Ben, c’est moi. C’est si amusant de voir quand cela arrive en bas! »

Un jour, je demande à mes enfants quelles sont les phrases les plus importantes que nous avions prononcées dans leur enfance. Notre plus jeune fils raconte ce qui l’a le plus frappé. Nous mangions dans le jardin un jour de beau temps et je demande à mon mari de bien vouloir aller chercher le dessert. Il revient : « J’ai oublié ce que tu m’as demandé d’apporter! » Ainsi son papa n’était pas l’homme parfait et il assumait!…

Avec les enfants plus petits, c’est un peu compliqué de s’excuser car ils risquent de ne pas comprendre. Mais un geste peut les remplacer.

Ce qu’il faut pour s’excuser:

– de la lucidité pour prendre conscience que j’ai  blessé quelqu’un

– de l’humilité pour accepter que j’ai fait une bêtise

– du courage : comment serai-je reçu? comment va-t-on me considérer?

Je crois que c’est aussi très libérant pour la personne qui s’est énervée de s’excuser. Je vous confie que mes relations ont évolué positivement depuis que j’ose reconnaître mes erreurs.

Il peut être très utile d’accompagner ces excuses d’un message-JE expliquant pourquoi on a explosé: le dégât ou le sentiment négatif que l’autre a provoqué. Ainsi les choses s’éclaircissent et l’autre peut mieux comprendre l’effet de ses actes. C’est une prévention qui permet que les mêmes difficultés ne se reproduisent plus.